Le striatum, siège de nos compulsions
Le striatum, une structure cérébrale profonde
Notre striatum nous condamne-t-il à vivre soumis à nos compulsions ?
« Tout, tout de suite », c’est l’injonction que nous envoie le striatum, structure cérébrale profonde qui régit nos besoins primaires, boire, manger et se reproduire. A chaque fois qu’un de nos besoins est assouvi, nous avons droit à un shoot de dopamine, l’hormone du plaisir, qui nous encourage à en redemander encore et encore. Le circuit de la récompense est en marche.
S’il nous a permis de survivre à l’aube de l’humanité, il est aujourd’hui devenu un « allié » de nos comportements compulsifs avec la foison d’applications comme youtube, instagram, uber eats, les jeux video… Ainsi, nous pouvons obtenir des récompenses quasi instantanées sans avoir à penser au temps qui passe.
Le plaisir immédiat a plus d’attrait que la recherche d’un bénéfice à plus long terme. Nous devenons des sujets à consommation immédiate sans tenir compte des conséquences dans le futur. C’est ce risque que décrit Sébastien Bohler dans son livre « Le bug humain ». Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l’en empêcher ».
Comment sortir de nos compulsions et nous libérer du striatum ?
Cet emballement du striatum est encouragé par nos sociétés capitalistes de surabondance et nous met en péril face aux addictions à la nourriture, au sucre en particulier, au sexe, à l’information mais aussi face aux dérèglements climatiques qui touchent l’environnement.
Alors, comment faire ?
Comment modérer nos envies ?
Comment combattre la tentation et ce quand l’avenir incertain peut nous renforcer dans une fuite en avant ?
La réponse est dans le cerveau, là encore, dans le cortex, siège de la raison et de la conscience, notre Jiminy Cricket à nous. C’est lui qui peut mobiliser notre intelligence adaptative. Et c’est là que l’ANC, approche neurocognitive et comportementale, peut nous aider à faire la bascule entre un mode automatique et un mode adaptatif. Il s’agit d’agir sur des leviers qui vont nous pousser à faire un arrêt sur image, à relativiser, à nuancer, à réfléchir, à penser par soi-même.
Le cortex nous invite à faire une pause pour nous libérer du striatum et de nos compulsions
Faire une pause, c’est la condition nécessaire pour allumer le cortex et mettre en veilleuse notre striatum. Ensuite, pour que la bascule s’opère, il faut jouer sur la patience, la curiosité et l’altruisme. Dépasser son petit ego pour aller vers plus grand que soi et plus loin que le moment présent… vers un bien commun qui ne soit pas un mirage mais devienne une réalité.