Petit traité de la motivation au travail

Petit traité de la motivation au travail

La motivation, cette dynamique si précieuse au travail

Depuis quelques années, la question de la motivation en entreprise est dans toutes les têtes

« Comment puis-je motiver mes équipes ? De quels outils ou méthodes puis-je disposer pour donner envie aux membres de mon équipe de s’investir dans ce qu’ils font ? Qu’est-ce que je peux faire ? ».

On cherche la recette miracle et la déception ne tarde pas à arriver.

Car aller sur le terrain de la motivation, c’est regarder sous la surface. C’est comprendre le type de carburant que vous utilisez pour faire ce que vous avez à faire, pour vous mettre en mouvement.

Pourquoi connaître votre profil de motivation ?

Nous sommes des êtres complexes. Nous avons plusieurs dynamiques de motivation à l’intérieur de nous et, pour rendre la matière encore plus intéressante, elles peuvent se combiner pour notre meilleur… et pour notre pire…

Avez-vous déjà remarqué que tout ce que vous faites ne vous demande pas la même somme d’efforts ou de dépense d’énergie ? Qu’une même activité n’a pas toujours le même potentiel de ressourcement, d’intérêt ?

Connaître votre profil motivationnel au travail va vous permettre de comprendre :

  1. pourquoi ne suis-je pas plus performant ?
  2. pourquoi suis-je si stressé dans mon travail ?
  3. pourquoi suis-je si sensible à la critique, au besoin de reconnaissance de ce que je fais ?
  4. pourquoi je n’arrive pas à trouver du plaisir dans ce que je fais ?
  5. pourquoi je ne suis pas plus engagé dans ce que je fais ?

La motivation, ce moteur invisible vu sous l'angle de l'autonomie

Les approches de la motivation sont nombreuses, celle dont j’ai choisi de vous parler est la théorie de l’autodétermination, approche modélisée par 2 chercheurs américains, Edward DECI & Richard RYAN, depuis plus de 30 ans et éprouvée scientifiquement sur le terrain et dans de nombreux domaines de vie (éducation, sport, travail…). Elle s’appuie sur le postulat que l’être humain est par nature un être proactif qui peut agir sur et maitriser les forces internes et externes qu’il rencontre au lieu d’être passivement contrôlé par celles-ci.

Selon cette théorie de l’autodétermination, nous aurions 3 dynamiques principales de motivation intra-personnelles :

  • la motivation autonome dans laquelle nous nous sentons complétement libres de nos choix
  • la motivation contrôlée dans laquelle nous sommes influencés et guidés par des pressions extérieures
  • l’amotivation qui est une absence de motivation.

Dans le tableau ci-dessous, vous pourrez découvrir ce que l’on appelle le « continuum d’autodétermination » qui permet de regarder la motivation sous un angle multidimensionnel : à savoir identifier les différents types de motivation et voir comment elles se positionnent en terme de bien-être et de performance

A votre tour : quel est votre niveau de motivation autonome ?

Comme vous pouvez vous en doutez, vous n’êtes pas dans une des cases de motivation, vous êtes dans toutes les cases et ce qui est intéressant est de découvrir l’intensité dans laquelle vous vivez votre vie au travail.

Je vous propose de faire le test en cliquant sur le lien ci-dessous pour découvrir votre profil motivationnel au travail. Il s’agit de l’échelle de motivation au travail révisée de Forest & Gagné. Ce test comporte 32 affirmations auxquelles vous devez attribuer votre degré d’adhésion (1- pas du tout => 7 – exactement).

Les niveaux d’intensité de vos différentes motivations s’apprécient de façon absolue (moyenne obtenue par rapport à la note maximale) mais également de façon relative c’est-à-dire que vous prenez, en référence, un des résultats obtenu pour l’une des dynamiques de motivation et voyez comment les autres s’organisent autour de lui.

Les différentes études ont permis de confirmer les hypothèses de Deci & Ryan voulant que la motivation autonome conduise aux conséquences les plus positives en terme de bien-être et de performance.

La motivation autonome jouerait également un rôle de protecteur face à la motivation contrôlée. Autrement dit, nous n’aurions pas besoin de chercher à diminuer notre motivation contrôlée, il s’agirait plutôt de se concentrer sur comment augmenter notre motivation autonome.

 

Comment gagner en motivation autonome au travail

La théorie de l’autodétermination a identifié 3 besoins psychologiques, innés et universels que nous devons satisfaire pour stimuler la motivation autonome :

  • le besoin d’autonomie : se sentir libre d’initier et de réguler ses propres comportements en plus d’agir en conformité avec ses valeurs
  • le besoin de compétence : se sentir efficace dans l’atteinte de ses buts
  • le besoin d’affiliation sociale : avoir des contacts enrichissants, sentir que l’on appartient à un groupe

Ces besoins psychologiques stimulent notre bien-être quand ils sont satisfaits et diminuent notre santé psychologique quand ils ne sont pas satisfaits ou frustrés. Toujours selon cette théorie, la satisfaction de ces besoins est un mécanisme crucial pour expliquer comment se développe et se maintient la motivation.

Comme le dit Jacques FOREST, « c’est un peu la courroie de transmission entre les sources de satisfaction des 3 besoins et les types de motivation qui se développeront »

Pour découvrir des pistes concrètes pour gagner en motivation autonome, je vous laisse le soin de regarder ce TedX d’Isaac GETZ, dédié assez spécifiquement au rôle que peut jouer le responsable hiérarchique dans la satisfaction des 3 besoins fondamentaux de ses équipes, et qui devrait, à coup sûr, vous donner des idées à mettre en œuvre dans votre travail ou votre vie en général.